Aujourd’hui, je vous propose d’aborder la préparation mentale sous un autre angle, celui de ma propre expérience en tant que sportif.

En effet, j’ai participé en fin d’année dernière à un gala de boxe anglaise… un défi qui m’attirait depuis de nombreuses années ! Je pratique la boxe anglaise et française en loisir depuis 15 ans – avec les nombreuses interruptions et reprises qu’occasionnent une vie étudiante puis professionnelle bien remplie !

J’ai donc repris le chemin des rings plus sérieusement en 2015, envisageant toujours la boxe autant comme un vecteur de développement personnel, que pour perfectionner mes compétences techniques et mes aptitudes physiques. Je m’entrainais alors 4 à 5h par semaine – un rythme somme toute standard.

Puis, les mois passant et ma pratique se structurant, l’envie de vivre l’adrénaline et l’ambiance d’un combat s’est faite plus présente… tout en restant dans un coin bien rangé de ma tête. Et c’est l’année dernière qu’elle a ressurgi, mon club organisant un gala à la mode “show biz”, destiné à des personnes comme moi : ni sportifs du dimanche ni boxeurs professionnels ni mêmes amateurs… Une soirée, 10 combats de 3 * 2mn, selon les règles de la boxe éducative, le tout dans une ambiance chauffée à bloc et un très bon état d’esprit !

Je me décide alors à y participer, 3 mois avant l’évènement, tout juste de retour de l’été et de ses excès. Une période importante démarre pour moi : prendre ce défi personnel au sérieux et m’y préparer tant physiquement que mentalement !

Sommaire

La préparation physique et technique… indispensable !

On ne le dira jamais assez lorsqu’on parle de préparation mentale, préparations physique et technique en sont indissociables et surtout indispensables.

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En effet, la préparation mentale ne pourra bien évidemment en aucun cas compenser une condition physique défaillante ou une absence de maîtrise technique. Et dans la boxe, ces deux composantes sont cruciales : 3 * 2 minutes entrecoupées d’une minute de repos… c’est à la fois très court et très long… et croyez-moi, gardez les mains hautes pendant ces 6 minutes d’effort, parcourir le ring en sautillant, esquiver, enchaîner, et recommencer inlassablement demande une solide condition.

La première étape de ma préparation a ainsi été logiquement de planifier mes entraînements : de 4 à 5h en moyenne par semaine, je suis passé à 8h à 10h d’entraînement répartis en préparation physique générale et spécifique. Coachings individuels, sparrings, sessions de cardio, renforcement musculaire et entraînements techniques ont rythmé mes journées et mes semaines pendant 3 mois.

Et c’est ici que la préparation mentale intervient…

Les préparations mentales

Ce gala signifiait beaucoup pour moi. Au-delà de la confrontation à un adversaire – dont j’apprendrai plus tard que les paris le donnaient largement gagnant ! – c’est surtout un défi vis-à-vis de moi-même : casser certaines barrières mentales, croire en moi, me conditionner pour réaliser une préparation physique et technique conséquente dans un délai court et malgré un agenda professionnel chargé, progresser et atteindre un niveau dont je sois fier… et puis monter avec confiance sur ce ring le jour J devant plus de 200 personnes et rester concentré à chaque instant malgré l’ambiance. Tout un programme !

Si vous avez lu mon article sur le modèle de performance mentale, vous aurez sans doute remarqué que plusieurs composantes de ce modèle sont à travailler :  la motivation, l’estime de soi, l’énergie et la gestion des émotions, la concentration…

J’ai alors planifié ma préparation mentale de la même manière que ma préparation physique et technique : j’ai bloqué des créneaux spécifiques et planifié des entraînements mixant préparation mentale et physique tout au long de ces trois mois.

La préparation mentale, pourquoi faire ?

Le premier sujet que j’ai travaillé est logiquement la motivation : motivation pour participer à ce gala, et motivation pour m’astreindre avec plaisir – ou du moins détermination – à cette phase de préparation ! Comment ? En travaillant sur mes objectifs : l’objectif final – le gala – mais également les objectifs intermédiaires – à 2 mois, 1 mois, 1 semaine, et finalement à la journée. La capacité à découper les objectifs majeurs en sous-objectifs est clé, comme autant de points d’étapes intermédiaires que l’on peut valider avec satisfaction pour entretenir et rebooster la motivation. Une fois ces objectifs définis sur le papier, j’ai utilisé l’hypnose pour les installer et les ancrer en moi, grâce à des techniques comme celle décrite dans cet article – cliquez ici pour le découvrir.

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Ce travail sur mes objectifs a alors fait ressurgir un certain nombre de croyances que j’avais sur moi-même et sur ma capacité à réussir cet évènement. Certaines étaient aidantes – “Je peux me discipliner pour me préparer efficacement”, “Je suis un bon boxeur” – tandis que d’autres étaient plus limitantes – “Je ne suis pas assez sportif”, ”je n’arriverai pas à être assez technique”, etc.  La première étape a été de repérer ces croyances qui se cachent souvent derrière des phrases comme “Je peux / Je ne peux pas”, “Je dois / je ne dois pas”, “Il faut”, “c’est impossible”, “c’est toujours… ou jamais…”. Lorsque les croyances limitantes sont identifiées, il n’est pas question de les supprimer purement et simplement mais plutôt de les transformer. Qu’aimeriez-vous vous dire à la place, qu’aimeriez-vous croire sur vous ? C’est le travail que j’ai réalisé : pour chaque croyance limitante, j’ai défini la croyance que j’aimerais avoir sur moi, puis j’ai utilisé l’auto-hypnose pour installer ces changements. Je décris d’ailleurs l’une des techniques d’hypnose que j’ai utilisées à cette fin dans cet article sur la transformation de notre dialogue intérieur.

Bon, à présent que j’étais motivé, et que je croyais en moi, plusieurs chantiers “mentaux” se dressaient encore devant moi. J’en citerai deux dans cet article…

La préparation mentale pour atteindre l’état de Flow

Mon objectif principal était d’atteindre pendant le combat cet état de fluidité, de concentration sur l’instant qui permet de se déplacer, de frapper et d’esquiver avec aisance et confiance malgré l’effort. Disons-le d’emblée, cet état n’a pas duré pendant les 6 minutes du jour J. En revanche, le travail préparatoire réalisé a eu un impact majeur sur ma performance.

J’ai ainsi travaillé particulièrement à deux niveaux :

  • J’ai utilisé l’imagerie mentale, sous hypnose, pour me préparer au combat et vivre de nombreuses fois ces 6 minutes fatidiques. Il ne s’agit pas simplement ”d’imaginer le combat”, mais de s’y projeter complètement, en activant nos 5 sens, le sens de l’équilibre, la proprioception, les sensations intéroceptives… On utilise alors les formidables capacités de notre cerveau qui, comme un supercalculateur couplé à un cinéma 4 Dimensions, construit une réalité de toutes pièces et nous permet de la vivre ! En effet, notre cerveau active les mêmes zones cérébrales lorsque l’on vit une situation, et lorsqu’on l’imagine de manière précise, avec tous nos sens… il nous permet alors de pré-vivre une situation, d’apprendre et de développer nos compétences. Pour le tester par vous-même, vous pouvez essayer cette technique qui vous aide à installer un nouveau comportement. Lorsque je suis monté sur le ring, j’avais déjà vécu ce moment plusieurs dizaines de fois…
  • J’ai travaillé sur mon dialogue intérieur pour être capable de me reconcentrer très rapidement. J’avais en effet identifié qu’il m’arrivait régulièrement d’avoir un discours négatif lorsque je me sentais fatigué ou dominé. Je me posais alors des questions comme “Combien de temps reste-t-il ?”, “Est-ce que je vais tenir ?” ; je me disais “il est moins fatigué que moi”, “Vivement que la cloche sonne”… Bref, mon attention se déplaçait du combat, pour se porter sur mon état de fatigue, le temps restant dans le round… Par un travail similaire à celui réalisé sur les croyances, j’ai identifié ce discours intérieur limitant, ainsi que les phrases aidantes que je pourrais me dire – ou les sensations qui pourraient les remplacer, comme une respiration par exemple, puis les ai installées en auto-hypnose. J’ai ensuite testé l’efficacité de ce travail lors des entraînements, ce qui m’a permis de l’ajuster et l’améliorer pour le jour J ! Le résultat a été plus que satisfaisant : j’ai très nettement amélioré ma capacité à être concentré pendant le round jusqu’à la dernière seconde – et celle d’après – ainsi que ma faculté à entrer directement dans chaque round au retentissement de la cloche. Mon attention s’est alors portée bien davantage sur mes sensations, les déplacements, les enchaînements ou les esquives à réaliser immédiatement, et mon dialogue intérieur s’est tu progressivement.
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Et le résultat du combat ?

Un match nul dont j’ai été pleinement satisfait, résultat d’une très belle opposition dans un super état d’esprit !

 

Et vous, comment la préparation mentale pourrait vous accompagner dans vos défis sportifs, professionnels ou personnels ?

 

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