Dans cet article, vous découvrirez comment utiliser la technique de l’ancrage pour vous reprogrammer et réagir différemment à une situation problématique.


Dans ce dernier article de notre série sur l’ancrage – appliqué à la confiance en soi – nous allons nous intéresser à l’utilisation de cette technique pour changer une réaction ou un comportement qui ne ne nous convient pas.

L’ancrage peut ici avoir deux utilisations :

  1. La plus simple : le recours à l’ancrage lorsque l’on se trouve confronté à un contexte où nous avons besoin de la ressource ancrée. Exemple : je m’apprête à parler en public et sens le stress m’envahir. Je prends un “shot” de confiance en moi grâce à la ressource que j’ai ancrée avec le processus que j’ai appris ici
  2. La plus intéressante : nous allons identifier une situation, ou un ensemble de situations dans lesquelles nous aurions besoin de la ressource ancrée (dans notre cas la confiance), et changer notre réaction dans l’ensemble de ces situations grâce à la procédure décrite dans cet article

Dans le processus d’accompagnement, la démarche est souvent inverse : on définit une situation problématique, dans laquelle on souhaiterait se comporter/réagir autrement, puis on recherche les ressources dont nous aurions besoin pour réaliser ce changement ; on ancre les ressources nécessaires puis l’on vit les situations en question avec ces nouvelles ressources

Sommaire

Etape 1 : Identifier la situation problématique

Avez-vous une situation précise, ou une série de situations dans lesquelles vous souhaiteriez réagir différemment. Dans le cadre professionnel, il peut s’agir de réunions dans lesquelles vous souhaiteriez avoir davantage confiance en vous ; de prise de paroles lors de séminaires, ou autres présentations devant des assemblées larges ; de réunions individuelles avec votre équipe ou votre manager, dans lesquelles vous souhaiteriez être plus en confiance.

Etape 2 : Revivre une expérience problématique

La démarche est ici similaire aux premières étapes du processus d’ancrage. L’objectif est de se replonger dans la situation que l’on veut changer, et de comprendre son propre fonctionnement dans ces situations : ce que l’on voit, ce que l’on entend, ce que l’on se dit, ce que l’on ressent.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   3 solutions pour (mieux) vivre ses émotions

Je vous propose donc à nouveau de prendre quelques minutes et de vous installer aussi confortablement que vous le pouvez. Identifiez un exemple de situation problématique que vous rencontrez. Il peut s’agir de la dernière situation en date, ou bien d’une expérience plus ancienne, mais qui vous a davantage marqué(e).

Une fois que vous avez arrêté votre choix sur une situation, nous allons replonger dans le souvenir :

Le lieu

Où cela se passe-t’il ? En intérieur, ou en extérieur ?

Si c’est en intérieur, dans quel type de pièce êtes-vous ? Un bureau, un salle de réunion, un amphithéâtre, ou une tout autre pièce? Quel type de mobilier y-a-t-il autour de vous ? De quelles couleurs sont les murs, les meubles ?  Où vous situez-vous dans la pièce ?

Si c’est en extérieur, dans quel type d’environnement êtes-vous ? Est-ce en ville, à la campagne ? Y-a-t-il de la végétation,  est-ce un environnement naturel ou plutôt un cadre citadin? Quels sont les éléments autour de vous? De quelles couleurs sont-ils ? Où vous situez-vous dans ce décors ?

Y-a-t-il des gens autour de vous? Etes-vous avec vos collègues, avec des clients, ou d’autres types de personnes? Où vous situez-vous par rapport aux autres personnes présentes? Etes-vous en interaction avec elles ?

Le temps

Est-ce le matin, l’après-midi, le soir ? Quelle heure (approximative) est-il ? Y-a-t-il des éléments qui vous permettent de faire le lien avec l’heure qu’il est ? voyez-vous le ciel ? L’endroit où vous êtes revêt-il des couleurs particulières du fait de l’heure qu’il est ?

Puis, si vous vouliez vous arrêter sur un moment précis de cette expérience, lequel serait-il? De quel instant s’agirait-il ? Quel instant est un peu plus fort que les autres, plus représentatif  de la réaction que vous voulez changer? Si plusieurs moments vous viennent, arrêtez-vous sur celui qui vous semble le plus marquant, il sera toujours temps de revenir aux autres moments par la suite si besoin.

Les sons

Quels sont les bruits qui vous entourent ? Y-en-a-t-il ? Sont-il feutrés, d’intensité faible, ou y-a-t-il au contraire un environnement sonore important ?  Y-a-t-il des discussions autour de vous, des voix ? Etes-vous en train de parler, et dans ce cas qu’êtes-vous en train de dire?

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   Agir sur ses émotions grâces aux sous-modalités - Partie 1

Quels sont également les choses que vous vous dites, à vous-même ; avez-vous un dialogue intérieur à cet instant ? Ou êtes-vous au contraire silencieux ?

Posez-vous ces questions particulièrement concernant le moment que nous avons ciblé plus haut.

Les goûts / les odeurs

Y-a-t-il des odeurs particulières ? des goûts qui vous reviennent en vous replongeant dans ce moment ?

Les émotions

Enfin, que ressentez-vous ? Dans le moment que vous avez choisi, comment se traduit dans votre corps la réaction que vous voulez changer? Ressentez-vous quelque chose au niveau de la tête, au niveau de la gorge, de la cage thoracique, ou peut-être au niveau de l’estomac, ou peut-être encore tout à fait ailleurs ?

Quels types de sensations ressentez-vous ? Des picotements ? Des tremblements ? Des vibrations ? Autre chose ?

Ressentez-vous de la chaleur, ou plutôt de la fraicheur ?

Prenez un moment pour rester dans cet instant et ces émotions ; pour les vivre complètement.

Dès que vous avez l’impression d’être retourné complètement dans le souvenir, où s’il devient trop désagréable, sortez du souvenir, prenez une grande respiration, levez-vous tranquillement si vous étiez assis et faites quelques pas.

Etape 3  : réaliser ou réactiver l’ancrage

Après-vous être changé les idées, activez l’ancre que vous avez réalisée grâce à la procédure décrite ici.

Maintenez l’ancre pendant une dizaine de seconde, et prenez le temps de ressentir complètement l’émotion ressource, en l’occurrence la confiance en soi.

Relâchez l’ancre, restez encore quelques instants dans le ressenti ressource, puis passez à l’étape suivante.

Etape 4 : revivre la situation problématique en activant l’ancre ressource

C’est ici que cela devient réellement intéressant!

Vous allez faire simultanément deux choses

  1. Activez l’ancre-ressource : c’est à dire réaliser la position ou le geste que vous avez associé(e) à l’émotion ressource (pour rappel, la procédure est décrite ici)
  2. Simultanément, remémorez-vous la situation problématique, et “zoomez” progressivement sur le moment particulier que vous avez ciblé à l’étape 2.

Que se passe-t-il?

Qu’est-ce qui change dans votre expérience ? Dans votre ressenti? Comment vivez-vous la situation de manière différente à présent ?

Une fois l’ensemble de la situation revécue avec l’ancre, vivez-là une nouvelle fois, cette fois sans déclencher l’ancre.

A nouveau, observez comment votre vécu diffère à présent de votre ancien comportement. Rendez-vous compte de ce qui change, par exemple : votre ressenti, ce que vous dites, la manière dont vous vous tenez, etc.

Si vous ne ressentez pas de changement suite à l’activation de l’ancre, il est probable que l’ancre ne soit pas assez  intense. Pour s’en rendre compte, revenez à l’étape 3, et observez objectivement si l’activation de l’ancre provoque le ressenti ressource attendu. Si ce n’est pas le cas, il est alors nécessaire de repasser par les 5 étapes de la procédure d’ancrage.

Etape 5 : “futuriser”, où comment généraliser le changement

Dernière étape de notre protocole, il s’agit à présent de vérifier que votre nouvelle ressource, la confiance en soi, sera bien présente dans les futures situations où vous en aurez besoin, telles que nous les avons décrites à l’étape 1.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   Méditer s'apprend, et ça vient vite !

Identifier une situation qui pourrait se produire cette semaine, ou la semaine prochaine

Vivez pleinement cette situation. Où se déroulerait-elle ? Quel en serait le contexte ? Répondez à nouveau aux questions listées à l’étape 2, et enrichissez votre représentation de cette situation future jusqu’à avoir l’impression de la vivre complètement et intensément.

Que se passe-t-il ? Que ressentez-vous en vivant cette situation ? Comment cela se traduit-il dans votre façon de parler, aux autres ou à vous même? dans votre façon de vous comporter, de vous tenir? Etc…

Si le sentiment de confiance en soi recherché n’est pas présent, ou pas suffisamment, si bien que la situation reste problématique pour vous, revenez  à l’étape 4.

Si au contraire, vous constatez que votre réaction, votre comportement et  votre ressenti ont évolué, passez à l’étape suivante.

Identifier une situation qui pourrait se produire dans 6 mois

A nouveau, vivez pleinement cette situation, observez comment votre réaction, votre ressenti et votre comportement sont dorénavant différents.

Identifier une situation qui pourrait se produire dans un an

Une dernière fois, vivez pleinement cette situation, observez comment votre réaction, votre ressenti et votre comportement sont dorénavant différents.

Faites à présent confiance à votre inconscient pour qu’il continue, approfondisse et généralise le travail que vous avez initié, et laissez-faire!

Voici deux remarques pour conclure cette série d’articles sur l’ancrage :

  • Nous avons utilisé la confiance en soi comme exemple d’application de l’ancrage. Vous l’aurez compris, la procédure peut s’appliquer à tous types de situations problématiques, et à tous types d’émotions-ressources (la confiance, la sérénité, le bien-être, l’énergie, la joie…)
  • Il s’agit ici de cas “simples”, de développement personnel et en aucun cas de thérapie, pour lesquels je ne suis pas formé, et qui nécessiteraient un accompagnement qualifié, ainsi que des méthodes différentes …
Si vous avez aimé l'article, vous êtes libre de le partager :)