Dans cet article, je vous partage – avec son accord – un coaching complet réalisé auprès d’un directeur de Business Unit de grande entreprise qui m’a sollicité pour préparer un changement de carrière significatif… le passage d’un examen pour rejoindre la gendarmerie. Un accompagnement passionnant qui nous a emmené du côté de la concentration, de la confiance en soi, et de la mémoire. C’est parti !
Sommaire
Un coaching pas comme les autres
Claude (le prénom a été modifié) est directeur de business unit au sein d’une entreprise du CAC 40, après une expérience dans le conseil en stratégie. Il a pu y développer un certain nombre de compétences pour mener des projets, accompagner des équipes et développer de nouvelles activités. Il vient me voir parce qu’il a une vocation de longue date qui le taraude, et qu’il se sent à présent prêt à suivre : démarrer une carrière militaire, plus particulièrement dans la gendarmerie, passionné qu’il est par l’aide aux populations, et les enjeux de sécurité.
Au-cours de notre premier échange, nous identifions sur cette base les axes de travail qu’il souhaite aborder, et définissons les objectifs de développement et de changement. Claude décide finalement d’en retenir trois, très complémentaires :
- Préparer efficacement la partie “théorique” des examens, en expérimentant deux techniques concrètes de mémorisation qui lui permettront de retenir et de restituer facilement les connaissances – notamment juridiques – à apprendre. Issu d’une formation “classique” – classe préparatoire scientifique, formation Bac +5, il est confiant en sa capacité d’apprentissage mais souhaite la booster grâce à des techniques qui ont fait leurs preuves, et qui ne sont malheureusement pas enseignées à l’école !
- Développer sa confiance en lui et sa sérénité. Il sait disposer d’ores et déjà de ces ressources personnelles dans son cadre professionnel actuel. En effet, exerçant un poste à responsabilité, il est régulièrement amené à prendre des décisions structurantes, dans des contextes complexes et urgents, et manage par ailleurs des équipes conséquentes. Il s’est également formé aux “soft skills” tout au long de sa carrière. Néanmoins, il se sent “stressé” au regard de ce changement professionnel, des situations auxquelles il sera confronté et des décisions et actions qu’il aura à prendre. Nous allons alors travailler grâce à la programmation neuro linguistique et l’hypnose à transférer ces ressources de confiance et de sérénité qu’il possède déjà, à des situations qu’il ne connaît pas, en intégrant les nouveaux éléments qu’il y aurait à prendre en compte
- Enfin, alors qu’il commence sa formation apparaît un nouvel axe de travail extrêmement intéressant : la maitrise de certains gestes techniques liés aux interventions que sont amenés à réaliser les gendarmes. Je décide alors d’utiliser ici aussi des outils très efficaces d’hypnose pour développer la maîtrise de ces gestes
Booster la capacité de mémorisation et de restitution de connaissance grâce au Palais Mental (technique que vous pouvez (re)découvrir en cliquant ici) et aux associations d’idées.
J’ai proposé à Claude de découvrir la technique du Palais Mental, et de s’exercer à l’utiliser pour mémoriser différents concepts qu’il devait connaître pour les épreuves théoriques.
Pour rappel, la technique du Palais Mental remonte à l’antiquité grecque, elle consiste à se construire une représentation mentale de l’élément que l’on veut retenir, puis à la placer mentalement dans un endroit que l’on connaît bien. Si elle peut paraître originale, elle est extrêmement efficace, de par sa capacité à solliciter nos différents sens pour retenir plus facilement, et à associer un élément inconnu (l’élément que l’on souhaite retenir) à un élément connu (l’endroit où on place l’élément). Des séries TV comme Sherlock Holmes la mentionnent régulièrement.
Claude l’a expérimentée pour la première fois pour retenir 5 concepts simples : les 5 règles de sécurité à respecter absolument pour manipuler une arme à feu. N’ayant jamais manipulé d’arme auparavant, et étant donné le métier vers lequel il s’orientait, vous conviendrez de la pertinence du choix !
Ces 5 règles pourraient être exprimées à peu près en ces termes :
- Toujours considérer l’arme comme chargée
- Ne jamais diriger l’arme vers une personne (sauf dans les cas autorisés par la loi)
- Toujours garder l’index en dehors de la détente
- Toujours conserver l’arme dans une direction non-dangereuse
- Faire attention à son environnement
Il a alors procédé comme suit :
- Il a choisi comme Palais Mental sa chambre d’internat, où il se trouve qu’il partageait sa chambrée avec 4 étudiants.
- Il a décidé de placer un concept (c’est à dire une règle de sécurité) par lit, en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre.
- Pour la règle n°1, il s’est représenté lui-même debout sur son lit, tenant un énorme pistolet rouge dans les mains, et se voyait le charger. Il entendait également le bruit du chargement.
- Pour la règle numéro 2, il a imaginé, sur le lit de son premier colocataire, qu’un pistolet flottait, pointé vers ce colocataire, et qu’entre ce colocataire et l’arme flottait également une grande croix rouge, qui grandissait, et faisait un bruit de buzzer du type “mauvaise réponse” dans un jeu télévisé
- Pour la règle numéro 3 : il s’est représenté à nouveau une arme, jaune cette fois, posée sur le lit de son colocataire numéro 2, et sur laquelle il n’y avait pas de détente
- Pour la règle numéro 4, il s’est imaginé qu’une énorme butte de terre encadrait les quatre coins du lit de son 3e colocataire, et qu’une arme flottait au milieu, encerclée par ces buttes de terre. Ainsi, où qu’elle tire, il n’y aurait pas de dégâts
- Enfin, pour la règle numéro 5, il s’est représenté sur le lit de son colocataire numéro 4 un parc qu’il connaissait, où des gens se promenaient au milieu des arbres
Ce processus lui a pris une dizaine de minutes. Puis il a parcouru à plusieurs reprises mentalement son ancienne chambre d’étudiants. Il a alors été surpris de la facilité avec laquelle il avait retenu ces éléments.
Encouragé par ce premier succès, Claude a ensuite développé sa capacité à mémoriser grâce aux associations d’idées. Il a par exemple utilisé le Palais Mental et les associations d’idées (technique à découvrir ici) pour retenir la liste nettement plus complexe des attributions de l’Agent de Police Judiciaire. C’est désormais un outil qu’il utilise régulièrement pour développer ses connaissances.
Développer la confiance en soi et la sérénité dans les situations professionnelles à venir
De manière schématique, j’ai proposé à Claude la démarche suivante :
- Comprendre précisément ce que signifiaient la confiance en soi et la sérénité pour lui
- Revivre complètement des expériences professionnelles ou personnelles où il avait expérimenté cette confiance en lui et cette sérénité
- Décrire précisément les situations futures dans lesquelles il souhaiterait être confiant et serein
- Utiliser des techniques d’hypnose et de programmation neuro linguistique pour mettre en œuvre les changements souhaités
C’est donc ce que nous avons fait. J’ai accompagné Claude pour qu’il revive des situations positives et fortes de sa vie personnelle et professionnelle, et particulièrement :
- Des prises de paroles devant des auditoires importants (100 personnes et plus) où il présentait les résultats et les objectifs de sa Business Unit
- Une séance de méditation où il s’était senti particulièrement serein
- Une situation de négociation commerciale avec un enjeu très important, qu’il avait menée avec succès
- Un entretien complexe avec un collaborateur, qu’il avait mené avec calme
Nous avons ensuite déterminé une série de situations où il voulait ressentir ces émotions et disposer de ces ressources :
- Des situations d’’intervention professionnelle” où le stress serait particulièrement présent (missions de “police secours”…)
- Des situations liées à la manipulation des équipements et des armes
J’ai alors utilisé deux techniques complémentaires :
- L’ancrage, que vous retrouverez ici
- La mise en place de nouveaux comportements, que vous pouvez retrouver dans deux techniques différentes : la première issue de la PNL (à découvrir en cliquant ici) et la seconde davantage orientée vers l’hypnose (à lire en cliquant ici)
En quelque sorte, nous avons déterminé les ressources personnelles auxquelles il voulait avoir accès, puis “programmé” le cerveau et le corps pour qu’ils les déclenchent au moment souhaité.
Pour cela, nous avons utilisé plusieurs capacités formidables du cerveau :
- Le fait que les mêmes circuits neuronaux sont utilisés pour se remémorer une expérience et pour imaginer. Ainsi, en simplifiant, on pourrait dire que le cerveau ne fait à un certain point pas la différence entre le réel et l’imaginé. Bien accompagné, c’est un mécanisme puissant pour changer.
- Sa formidable capacité à imaginer. Notre cerveau est une machine des futurs possibles : elle nous permet de nous représenter très précisément tout ce que nous pourrions être, faire, rencontrer… Bien-sûr, nous ne maîtrisons pas tous les paramètres, mais nous pouvons en vivre un nombre important de configurations, si bien qu’en imaginant changer, nous changeons !
Nous avons donc entamé un profond travail de changement (toujours en cours), passionnant, pour accompagner ces nouvelles situations professionnelles, et apprendre à les vivre avec confiance et sérénité.
Améliorer et accélérer la maîtrise de certains gestes techniques
Enfin, au cours de sa formation est apparu le souhait de mieux maîtriser certains gestes techniques, et d’ancrer certains réflexes, par exemple :
- Certaines techniques et procédures d’”intervention professionnelle”
- Certains gestes précis de manipulation du matériel et des armes
Nous avons alors agi en deux étapes :
- En séance, nous avons utilisé une technique similaire à celle présentée ci-dessus, pour faire revivre en détail les situations ou les gestes en question, d’une part en les associant à un état de confiance, de calme et de maîtrise, d’autre part en ancrant précisément l’ordre des opérations et des actions à réaliser
- Puis, j’ai donné à Claude comme consigne, lorsqu’il était en formation, d’alterner la réalisation réelle des actions, et la répétition mentale en état d’auto-hypnose. L’objectif étant de préciser la représentation sensorielle des gestes à réaliser, et de l’ancrer durablement.
Le feedback de Claude
Des connaissances toujours en mémoire grâce au Palais mental, une technique qu’il utilise toujours régulièrement ; des situations et techniques qu’il aborde aujourd’hui avec une maîtrise intérieure, et enfin une capacité à continuer à (se) changer en autonomie grâce à l’auto-hypnose…
Et vous, quels changements souhaiteriez-vous mettre en place ?