Cet article fait partie d’un événement interblogueurs, nommé “carnaval d’articles”, qui regroupe les points de vue de différents blogueurs autour d’un sujet commun, en l’occurrence la gestion des émotions. Il est animé par Matthieu, du blog Vivre ses émotions. Nous nous sommes posés la question suivante : “Qu’est-ce que je mets en place dans ma vie pour être plus fort émotionnellement ?”

Sommaire

Vous me demanderez je suppose, ce que cela signifie d’être plus fort émotionnellement ?

J’aurai tendance à vous répondre qu’être plus fort émotionnellement, c’est paradoxalement être plus sensible à ses émotions.

C’est à dire être capable de les identifier, les reconnaître, les nommer, et les ressentir. Combien sommes-nous par exemple, notamment dans le cadre professionnel, à entamer une discussion avec un a priori négatif sur l’objet de la discussion voire sur l’interlocuteur, sans le verbaliser et parfois sans le reconnaître vis-à-vis de nous-mêmes.

L’émotion peut être soit la résultante d’un comportement – le nôtre ou celui de quelqu’un d’autre, d’une pensée, voire de sensations internes (le cœur qui bat) ou externes (sensation d’un objet, odeur…), soit le facteur déclenchant d’un ou plusieurs de ces éléments (pensée, comportement, sensations).

Être à l’écoute de soi

Le premier enjeu – en tout cas le mien – est donc d’être à l’écoute de soi-même, et de ses processus internes. Il s’agit donc , lorsque l’on ressent une émotion forte, de s’arrêter pour s’observer : Ok, je me sens triste, en colère, angoissé, ou au contraire joyeux, heureux, plein d’énergie.

A ce moment là, que se passe-t-il en moi ?

Que suis-je en train de me dire, quel est mon dialogue intérieur ?

Il arrive souvent que l’on ne se rende pas compte qu’une petite voix tourne en boucle à l’intérieur – qu’elle soit aidante (exemple : pendant un round d’entrainement de boxe, cette voix qui me dit “je me sens bien, je prends plaisir”) ou limitante (“je suis fatigué”, “ce sujet / cette personne est chiant(e)”). De fait, ce dialogue a un effet sur nos émotions (voir à ce sujet mon article : comment transformer votre voix intérieure) .

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Qu’est-ce que je fais ?

Ai-je une attitude, un comportement particuliers ? Une posture renfrognée, le visage tiré, sous tension, ou au contraire une position ouverte, le regard ”ouvert” sur ce qu’il se passe autour de moi, etc…..

Quelles sont mes sensations ?

Comment se manifeste l’émotion dans mon corps (la colère correspond-elle à une bouffée de chaleur ou une suée froide, et à quel endroit dans mon corps ? Quelles autres sensations sont présentes (internes ou externes) ?

Une fois conscient de tout cela, je deviens plus conscient de mes processus internes, et des liens de causalité entre ce que je me dis, ce que je fais, ce que je sens/ressens et mes émotions.

Je peux donc décider d’agir à plusieurs niveaux.

1. Savoir ce dont j’ai besoin en cas d’émotion négative

S’il s’agit d’une réaction ponctuelle, je prends le temps de la ressentir et de l’accepter, même négative, puis de comprendre mon besoin (la Communication Non Violente est un outil très puissant à cet égard) et ma “demande” pour y répondre. S’il s’agit d’une réaction récurrente, et de fait limitante, je cherche en quoi cette émotion est utile pour moi – quelle est sa fonction, puis à remplir cette fonction différemment, et de manière plus adaptée à mes objectifs.

2. Concrètement, comment agir sur ses émotions récurrentes : trois exemples simples

  1. Sur le moment : j’utilise les étapes décrites plus haut (je prends le temps d’observer ce qui se passe en moi) et utilise souvent le cadre de la Communication Non Violente.  “Lorsqu’il se passe XX, je me sens YY parce que j’ai besoin de ZZ… et ma demande est AA (vis-à-vis de moi-même d’autrui…)”. Je vous conseille très fortement de lire le livre “Les mots sont fenêtres (ou bien ce sont des murs) de Marshall Rosenberg.
  2. J’utilise également la technique de l’ancrage. Le principe est simple : associer à un geste particulier une émotion positive. Cela peut sembler étrange de prime abord, mais je vous invite à tester. Vous serez rapidement convaincu de cet outil simple et efficace qui permet de renforcer ses émotions positives et de pouvoir y faire ensuite appel lorsque l’on en a besoin.
  3. Enfin, les émotions négatives sont chez moi souvent liées à une petite voix intérieure : j’ai appris à la modifier pour influer positivement sur mes émotions. Par exemple, lors d’un dîner un soir de septembre, je suis arrivé stressé de ma journée de travail, et contrarié. Les premières minutes du dîner s’en sont ressenties et la tension montait progressivement. J’ai à ce moment décidé de m’isoler quelques minutes, pour me détendre, et transformer mon dialogue intérieur. L’impact a été immédiat, et nous avons passé une très bonne soirée !
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3. Renforcer ses émotions positives

Si l’on se focalise souvent sur nos émotions négatives, il est également important de s’intéresser à nos émotions positives. Que se passe-t-il lorsque l’on se sent bien ? Quels comportements spécifiques a-t-on, que se dit-on, que ressent-on dans notre corps ?

Cela nous permet de

  1. Se rendre compte que l’on va régulièrement “bien”, et que nous pouvons nous sentir “bien” de plein de manières différentes !
  2. Comprendre ici aussi nos processus internes, pour pouvoir provoquer plus consciemment ces états de bien-être
  3. Les renforcer, notamment grâce à la technique de l’ancrage citée plus haut, afin d’avoir “à disposition” des émotions ressources

A votre tour à présent de partir à la découverte de vous-mêmes, pour mieux vous comprendre, développer votre capacité à changer en autonomie, et ressentir les émotions qui sont importantes et bénéfiques pour vous !

Si cet article vous a plu, cliquez ici pour découvrir l’ensembles des articles écrits par les blogueurs participant à l’événement organisé par Mathieu du blog vivre ses émotions.

Crédits photos : Guillaume Lucas, the sky is the limit, https://www.flickr.com/photos/kiroorooki/36165837586/in/dateposted-public/

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