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La Programmation Neuro Linguistique et l’hypnose, qu’est-ce que c’est ?

Gaël : Merci Thomas de prendre le temps d’échanger avec nous sur sur le coaching et plus particulièrement l’hypnose et la PNL (Programmation Neuro Linguistique). Je te propose de te présenter.

Thomas : Merci. Je suis enseignant en PNL et très bientôt en hypnose. Je fais ça depuis 2011, progressivement j’ai gravi les échelons des formations pnl et hypnose. Je travaille à présent beaucoup avec Guillaume poupart à Avignon de l’institut WayInside. On est très orientés sur les “thérapies solutionnistes expérientielles”. Je partage mon activité à moitié entre formation et accompagnement individuel. Gaël : pour ceux qui ne connaissent pas trop la PNL et l’hypnose, pourrais-tu expliquer ce que c’est ?

Thomas : Une définition de la PNL pourrait être la suivante : comment les mots peuvent donner une flexibilité à la personne quand lui on lui propose d’autres façons de penser. Notre entrée c’est vraiment de poser des questions pour amener la personne à élargir ses réactions. On va par exemple aller travailler sur toute la pyramide de dilts, aussi bien sur les comportements et les stratégies mais aussi sur les émotions bien sûr, les valeurs qui sont très importants. Une fois que l’on a repéré l’endroit (le “niveau logique”) où ça bloque, souvent on va aller travailler sur les niveaux supérieurs (exemple : travailler sur l’identité lorsqu’il y a un blocage au niveau des valeurs).

L’hypnose c’est un petit peu le grand frère de la PNL. La PNL étant née de l’observation essentiellement de Milton Erickson – fondateur de l’hypnose ericksonienne, il y a de nombreuses passerelles entre les deux. Effectivement Milton Erickson a renouvelé l’hypnose de façon vraiment très forte. Pour moi la PNL et l’hypnose sont des outils qui sont au service du thérapeute et du coach, qu’il peut utiliser de manières diverses.

Dans la thérapie solutionniste que l’on propose chez WayInside à Avignon, l’idée c’est de travailler essentiellement sur “comment j’ai envie de vivre une expérience différente dans le futur” donc on est très “solutionniste”. On est également beaucoup, beaucoup, beaucoup basé sur les sensations : on fait vivre ou pré vivre l’expérience future pendant les séances afin de vraiment l’imprimer sur le disque dur de la personne pour qu’elle puisse ensuite le mettre en place dans sa vie. Les convictions qu’il y a derrière ça c’est que pour changer on n’a pas forcément besoin de comprendre pourquoi il y a eu un problème et quelle est la cause du problème. On regarde plutôt ce qu’on veut atteindre comme solution et comme objectif.

Si on pense à une ligne du temps passé-présent-futur, lorsque la personne arrive chez nous on est donc dans le présent. Elle a effectivement tout un passé derrière elle avec peut-être des casseroles mais en même temps elle est là donc elle a su faire avec tous ses problèmes. L’idée c’est de lui proposer d’aller regarder le futur et d’installer le futur souhaité dans le présent. Le passé nous intéresse juste pour comprendre comment elles organisé.

En hypnose et en PNL, on fait vivre à la personne l’état qu’elle veut atteindre, l’objectif qu’elle veut réaliser !

Gaël : Il y a donc ces deux étapes : le passé intéressant pour comprendre comment la personne est organisée comment elle fonctionne à un moment donné. Puis une fois qu’on a compris ce que la personne veut atteindre comme état, on va mettre en place les changements grâce à des outils comme la PNL et l’hypnose.

Selon toi, pourquoi ces outils comme la PNL et l’hypnose sont pertinents par rapport à d’autres outils pour réaliser ces changements ?

La PNL et l’hypnose pour se préparer mentalement

Thomas : Que ce soit avec la PNL ou l’hypnose, l’idée pour moi quand on accompagne quelqu’un c’est de lui faire vivre les choses, donc là on est vraiment sûr de l’expérience.  Et l’hypnose permet pour cela d’avoir accès à beaucoup plus de ressources, la personne va grâce à l’hypnose faire réémerger des ressources dont elle n’avait peut-être pas conscience. L’hypnose permet d’aller chercher ses ressources beaucoup plus facilement puisque on est dans un état modifié de conscience, où les ressources sont accessibles facilement.

Gaël : alors justement, Avec  Cédric en ce moment on travaille plus spécifiquement sur la préparation mentale et sportive. Mais il y a des parallèles avec d’autres domaines, que ce soit une échéance sportive, un concours, une échéance professionnelle… On te propose de te poser quelques questions sur ce que l’hypnose peut apporter dans ce cadre !

Cédric :  Je fais du trail et de l’ultra-trail,  donc de très longues courses qui peuvent durer plusieurs dizaines d’heures. On a identifié quelques points qui peuvent être intéressants et qui effectivement font des parallèles entre échéance sportive, professionnelle, scolaire…

Une première catégorie concerne tout ce qui est en amont de l’échéance : motivation et gestion du stress par exemple. En ce qui me concerne je me prépare pour une course de 145 km qui a lieu en août je vais devoir m’entraîner énormément j’ai besoin de motivation parfois pour m’entraîner parce que même si j’adore ce sport bon bah on n’est pas tous les jours ultra motivés. C’est donc intéressant de de savoir comment on peut le travailler. On a également la gestion du stress avant l’échéance, parce qu’au final c’est vraiment les deux trois semaines avant que ça commence à tourner dans la tête. Comment essayer de gérer ce stress pour vivre au mieux les échéances ?

Il y a ensuite on des points qui sont plus liés à l’échéance en elle-même : la gestion de la douleur –  parce que quand on court plusieurs dizaines d’heures on est on est forcément amené à rencontrer la douleur.

Thomas : oui il y a plein de plein de choses dans ce que tu dis. Un des points que vous n’avez pas mentionné c’est l’hygiène de vie au quotidien.  Le respect du sommeil, les repas équilibrés… tout ça participe aussi à être déjà dans un état stable, on pourrait dire d’équilibre, prêts à l’action. L’hygiène de vie pour moi c’est super important avant même de commencer quoi que ce soit. J’ai déjà effectivement travaillé avec des sportifs et effectivement le minimum est que l’hygiène de vie soit la plus équilibrée possible.

L’hygiène de vie, un prérequis pour se préparer efficacement !

Ensuite, il y a le le décodage effectivement de tout ce qui pourrait être pour la personne des croyances limitantes. Nos croyances c’est en quelque sorte notre vérité à nous. Ce n’est pas une histoire de croyance religieuse du tout c’est ce qui fait notre façon de voir la vie tout simplement. Les outils de PNL vont permettre de faire émerger toutes ces croyances : il y en a sur lesquelles on va pouvoir s’appuyer et d’autres qu’il va falloir commencer à malaxer, à transformer effectivement pour pouvoir faire en sorte que toutes ces croyances servent la motivation.

La PNL et l’hypnose pour gérer le stress du sportif

Un autre point c’est la notion de de stress. Pour moi il y a trois niveaux de stress il y a le bon stress, celui qui va te pousser et qui va vraiment faire en sorte que quand tu te prépares tu sois tout le temps à fond et que tu aies envie vraiment de d’atteindre l’objectif que tu t’es fixé. Ce bon stress on a tous envie de l’avoir, c’est celui qui nous pousse à aller vers nos projets.

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Et puis après il y a un deuxième niveau de stress c’est le stress dont souvent parlent les comédiens : le stress du trac, celui avant l’action (les mains moites, le coeur qui va accélérer….). Là ça commence à être un stress un petit peu dérangeant mais en même temps une fois que l’action est partie c’est parti donc il est plus limité.

Enfin le troisième stress c’est le stress le plus important, celui qui frise, qui gèle, qui empêche les comportements de la personne et qui immobilise. C’est ce stress qu’on veut combattre. Pour moi la question n’est pas d’enlever le stress c’est plutôt de descendre le niveau de stress de façon à ce que qu’il soit super efficace pour la personne. Et effectivement on a beaucoup d’outils de PNL, d’hypnose, de sophrologie pour cela, pour redonner finalement le pouvoir à la personne sur son stress. L’idée c’est “comment je fais en sorte d’avoir le stress qui sera le plus utile pour moi”.

Gaël : Ce que tu dis c’est que tu travailles au moins à deux niveaux. Il y a la question des croyances: toutes les croyances qu’on peut avoir sur soi et qui peuvent être génératrices de stress, que ce soit du mauvais stress ou du bon stress. Il y a  donc un travail à faire au niveau de ses croyances pour identifier celles qui sont aidantes, et celles qui sont limitantes pour les transformer. Ensuite il y a des outils plus physiologiques de gestion du stress pour travailler au niveau de l’énergie, de la relaxation, du relâchement…

Thomas : oui tout à fait, finalement physiologiquement on va en remettre en place une hygiène de vie. Et pour le sportif qui veut aller vers la performance on va lui faire faire des exercices réguliers pour lui apprendre à gérer son stress même quand il n’y en a pas. Du coup ça va rentrer dans une sorte de rituel et quand il va en avoir besoin soit avant l’effort pour se motiver soit pendant l’effort parce qu’il peut y avoir de la douleur, il saura comment utiliser ces exercice efficacement.

Gaël : Tu parles de travailler son stress même quand il n’y en a pas. ça peut être plus simple justement de commencer à travailler certains comportements comme certaines outils de relâchement et de relaxation  quand ça va bien plus tôt que quand ça va pas du tout…

Thomas : Oui, et puis progressivement amener cette habitude sur des moments d’entraînement, puis sur des moments d’entraînement de plus en plus durs… j’imagine c’est déjà ce que tu fais un petit peu Cédric  ?

Cédric : Oui exactement sur les très bons conseils de Gaël c’est exactement ce qu’ont fait. On a commencé à travailler effectivement le stress au cabinet puis on met en place les techniques petit à petit durant l’effort et c’est vrai que c’est efficace. Par exemple là on a travaillé notamment sur la gestion de la douleur tu sais par la visualisation de cette douleur par une forme une couleur la modulation celle ci etc…

Et c’est vrai que je m’en sers notamment sur les trails ce que ça peut m’être très utile mais bien évidemment faux il faut le travailler en amont parce que sinon c’est juste impossible dans l’effort avec tous les éléments extérieurs de pouvoir réussir à le faire directement en compétition sans ne jamais l’avoir fait préalablement. Comme tu le disais Thomas c’est important de le faire par étape : une première étape où on fait les exercices  au calme sans éléments extérieurs qui peuvent venir perturber cette concentration, puis après l’intégrer petit à petit dans les séances de plus en plus dures pour pouvoir le faire lors des échéances réelles.

L’hypnose pour se motiver

Thomas : En fait on s’aperçoit que c’est un processus d’apprentissage et ce processus d’apprentissage on l’ a plein de moments de vie donc forcément tu as déjà les ressources en toi pour mettre en place cet apprentissage, et le déplacer dans le contexte qui t’intéresse (exemple : déplacer l’apprentissage “concentration” dans le contexte “course”).

Un autre truc qu’on pas encore abordé au niveau de la motivation, c’est la projection dans le futur avec des images positives. Moi je croise très régulièrement ce travail avec cette pyramide de Dilts dont je parlais tout à l’heure pour remonter le plus haut possible dans la pyramide. Au-delà des croyances et de ton identité, c’est au service de quoi finalement ? Plus on va toucher ce qui est important pour toi, ce qui te motive, plus on va pouvoir l’amplifier et plus on va pouvoir y être connecté. C’est pour cela intéressant de se projeter dans le futur sur le moment où tu es complètement connecté à ta mission et à la réussite de cette mission.

Cédric : c’est très intéressant. Je n’ai pas encore travaillé cela. Pour l’instant sur le travail de motivation j’utilise la visualisation d’un moment qui me motive. Je reprends l’exemple concret : pour moi quand j’ai besoin de me motiver je visualise un moment où c’est très compliqué,  il pleut il y a du vent il fait moche, il y a de l’orage… mais pourtant je suis bien, je sens mon corps léger, ma respiration, j’ai l’impression que j’ai comme un cocon autour de moi qui qui m’empêche d’être atteint par tous ces éléments extérieurs et ça ça me motive énormément parce que je me dis quoi qu’il arrive je vais être bien. je travaille sur cette visualisation qui me permet de me motiver mais effectivement c’est intéressant aussi de d’aller chercher comment utiliser la pyramide de Dilts et de comprendre ce qui me motive pour l’amplifier.

Thomas : Oui, c’est ça. On part en fait d’un comportement “je m’entraîne, je vais faire une compétition”, puis on regarde quelle stratégie j’ai mis en place pour réussir cette compétition – mon plan d’entraînement – mais aussi le travail psychologique que tu peux te faire sur la préparation mentale, puis on continue à monter “quelle émotion j’ai envie de vivre dans l’idéal”,  quelle croyance vraiment forte sur lesquelles je vais pouvoir m’appuyer vont me permettre d’être encore plus motivé,  “qui je suis quand je fais ça” et “au service de quoi je fais ça”…

Quand on touche vraiment cette mission ce côté presque qui transcende le moment du sport finalement tu touches à tout ce que tu es au delà de toi en tant que sportif,  et là il y a beaucoup de puissance et d’énergie à cet endroit là. Tu peux projeter cela dans le futur et l’associer à une image (c’est un ancrage).

ça peut être aussi la même image que tu utilises (celle lorsque tu cours dans des conditions difficiles en te sentant bien par exemple) sauf que tu va rajouter encore des choses qui vont la rendre encore plus puissante et là moi je crois que la motivation du coup elle est beaucoup plus facile à avoir. Grâce à l’hypnose ont on va pouvoir faire cela, se connecter à cette image que tu nous as décrite, l’amplifier et la connecter à tous les niveaux de la pyramide de dilts (les comportements, les capacités, les émotions, les croyances, l’identité, la mission).

Gaël : En fait ce sont des apprentissages qu’on vient renforcer au fur et à mesure parce que tu as cette image forte déjà chez toi Cédric car tu l’as déjà pas mal travaillé.  Tu vas venir empiler et ajouter des ressources, la reconnecter à des éléments qui font sens et qui du coup sont associés à des sensations à des émotions. A force d’y revenir tu ancres les sensations et les émotions lorsque tu visualises cette image, ça deviens un automatisme, tu te conditionnes. Ce sont les mêmes principes qu’un conditionnement pavlovien sauf que tu le fais au service d’un objectif et de manière consciente

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Par ailleurs, il y a dans le sport particulièrement la question de l’état de flow dont on parle souvent : cet état du présent immédiat sans être dans le passé dit ni le futur – sans projeter ce qu’on va faire après ou analyser ce qu’on a fait bien ou fait mal. Thomas,  est ce que tu as des pistes de réflexion, des retours d’expérience ou des outils à ce sujet ?

L’hypnose pour atteindre l’état de flow ?

Thomas : J’ai accompagné notamment une jeune escrimeuse qui se retrouvait au championnat de France avec des filles balèze en face. Effectivement l’objectif c’est “comment j’oublie tout ce que je me dis tout ce que je me raconte et qui peut me limiter à ce moment là pour vivre le moment présent et juste prendre plaisir à ce que je suis en train de faire sur le moment”.

Sur une compétition d’escrime je pense que c’est plus facile que sur un ultratrail où le moment présent dure 30 h ! Concernant la gestion de la douleur. Il y a des moments où on est complètement en train de souffrir à tous les niveaux et il peut alors être intéressant d’utiliser la capacité de l’esprit à se retirer du moment présent pour se projeter.  Il peut aussi être intéressant de sortir du moment présent pour se projeter soit dans le futur soit dans le passé et aller rechercher des moments ressources.

Savoir se balader sur la ligne du temps est important et pas seulement pour être dans le moment présent. Oui pour quelqu’un qui va faire un sprint de 200 m le moment présent est important pour lui… Mais quand on fait 30 heures d’efforts ce moment présent il est important parce que ça nous permet de rester dans le rythme de pas lâcher à un moment, mais dans les moments où il n’y a plus d’énergie dans le présent  parce qu’on est au bout du rouleau, c’est intéressant d’aller chercher de l’énergie ailleurs, dans un moment ressource du passé ou en se projetant dans le futur.

Gaël : En fonction du type de sport et du type d’effort effectivement il n’a pas la même stratégie à mettre en place pour gérer son énergie et sa concentration.

Thomas : Tout à fait vrai. ça va dépendre des sportifs,  le principe c’est vraiment de réussir à se servir de tout ce qui peut être utile pour atteindre son objectif.

Gaël : Par exemple une sur une course de 30 heures effectivement tu as le temps de te balader sur ta ligne du temps : te rappeler un expérience passée ressource où tu te sentais en pleine forme, concentré et motivé et te remémorer les sensations, te projeter dans le futur dans la satisfaction d’avoir réussi la course pour te motiver, te centrer les sensations du présent pour un passage particulier – le sprint final, la barrière horaire à passer, une montée ou une descente techniques…

Thomas : Cédric, j’imagine que sur un effort de 30 heures il y a plein de moments où tu t’évades ?

Cédric : Oui bien sûr c’est essentiel. A l’époque avant de rencontrer Gaël je le faisais sans vraiment m’en rendre compte. C’est la dissociation, c’est à dire qu’ il y a des moments où quand je cours je me rends pas du tout content du temps qui passe. Parfois je regarde ma montre et je me rends compte que je cours depuis 5h alors que j’ai l’impression que ça fait deux heures.

Effectivement ça arrive très souvent et puis parfois on est absorbé il y a quelques coureurs qui sont en train de discuter et puis nous on est seul et du coup on écoute la conversation, et on s’évade de cette façon là sans se rendre compte vraiment qu’on avance on fait pas partie de ces discussions mais on écoute et ça nous permet d’avancer sans trop réfléchir. La dissociation c’est un point très important et en même temps comme tu le disais il y a aussi ce besoin parfois d’être vraiment connecté à l’instant présent par exemple sur un passage un peu technique, comme une descente où il y a des pierres et des racines. Il  y a ces deux aspects ; pouvoir s’échapper et pouvoir est être dans le moment présent. A l’inverse d’une course de 200 mètres où il vaut mieux être dans l’instant présent…

Il y a beaucoup de passage où l’on peut s’évader notamment dans les montées où on va on va souvent marcher et où le but c’est de mettre un pied devant l’autre. Si ce n’est pas très technique c’est le moment ou jamais de s’évader.

Gaël :  Je me rappelle le témoignage d’un coureur de 24 heures sur des boucles je crois d’un kilomètre . Il expliquait qu’il se projetait chez lui dans son canapé avec sa femme et ses enfants et pendant ce temps là ces jambes courraient.

Thomas : Ce qu’on peut voir en tout cas dans tous ces exemples de la vie sportives, c’est que l’on est en état d’hypnose, que ce soit pour le 200 m ou pour un trail de 30 heures. L’apprentissage que l’on peut faire grâce à un coach c’est de réussir à créer des transes hypnotiques qui vont être aidante suivant ce dont a besoin – pour être hyper focalisé sur le moment présent ou au contraire distant par exemple.On cherche finalement quand on fat des séances d’hypnose à faire “pr2-vivre” ces situations. Et on va t’apprendre par l’autohypnose d’une certaine façon à être plus connecté à tes ressources lorsque tu en as besoin.

Il y a aussi des “transes négatives”, les fois où on est connecté à sa douleur. Avec l’hypnose, on peut apprendre à sortir de cette transe négative pour pour générer effectivement quelque chose qui va être aidant pour toi à ce moment là.

La gestion de la douleur et de l’effort sportif

Cédric :  Oui parce qu’il y a énormément de discours intérieur dans ce genre d’effort un peu long forcément, et c’est vrai que ça peut être un discours intérieur limitant en fonction du moment de la course et de l’état dans lequel on est ici. Quand on est vraiment connecté à la douleur on ne peut avoir des des dialogues intérieurs qui peuvent être très pénalisants.

Gaël : A propos de la douleur et des transes négatives, on a souvent l’impression que “ça va de soi”. On se dit “je vais avoir du mal à avoir à me sentir vraiment bien” par contre “quand j’ai mal j’ai mal c’est la réalité, je ne peux pas en sortir”. En fait cette focalisation sur la douleur au genou la douleur par exemple on a l’impression que ça c’est une réalité absolue et qu’on ne peut pas changer.

C’est intéressant de faire prendre conscience que c’est en réalité une transe négative, un état d’hypnose et qu’on peut travailler dessus. On peut même commencer par augmenter un peu la douleur pour montrer qu’on a un contrôle sur la douleur, ne serait ce que pour l’augmenter.  ça permet ensuite de travailler et de se dire “bah tiens si je peux augmenter cette douleur je peux peut-être aussi travailler pour la diminuer quand j’en ai besoin “.

Thomas : C’est reprendre le pouvoir sur ce qu’on est en train de vivre effectivement !

Autre chose, quand tu parlais de dialogue intérieur on s’aperçoit grâce au outils PNL que l’endroit où tu regardes, le niveau auquel tes yeux regardent autour de toi fait que dans ton cerveau ne se connecte pas aux mêmes choses. Souvent quand on a les yeux vers le bas on est dans du kinesthésique (les sensations) ou du dialogue intérieur…  Je ne sais pas si vous avez regardé des marathoniens quand ils sont vers les 30 km, il y certains athlètes qui vont commencer à regarder vers le bas… tu sais qu’ils vont être en rupture très rapidement !

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Un des trucs que je dis moi très souvent aux athlètes que j’accompagne c’est de lever les les yeux pour se connectez ce qu’ils  vous voient. Et lorsqu’on a les yeux vers le haut effectivement on est plutôt connecté à tout ce qui est visuel et moins connecté aux douleurs qu’on pourrait avoir à ce moment là.

Enfin, lorsque les yeux regardent plutôt au niveau des oreilles, on est plutôt dans l’auditif…

Gaël : ça fait déjà pas mal d’outils il y a énormément de choses à faire !

Cédric : On  a parlé de beaucoup de choses il y a beaucoup d’outils c’est vraiment très intéressant ! Des outils comme dans le dialogue intérieur et l’orientation du regard peuvent être très utiles, c’est quelque chose qu’on peut effectivement s’entraîner à contrôler aussi !

Thomas : L’idée c’est plutôt de l’orienter pour qu’il soit aidant que de le maîtriser !

Cédric : Concernant l’orientation du regard, on nous dit souvent quand même en trail de regarder ses pieds pour éviter toutes les racines et les pierres

La programmation de son inconscient pour être plus performant

Thomas : Moi je ne suis pas traileur comme toi mais je pars régulièrement cinq six jours en randonnée. Il y a le risque de se tordre la cheville forcément. Ce que je fais c’est un dialogue intérieur avec mon inconscient et à ce moment là je lui dis “écoute comme moi je suis peut-être un peu distrait je te donne vraiment cette mission de faire en sorte que mes pieds se posent au bon endroit et que au moment où je marche je ne prenne pas de risque”. Je vais vraiment demander à mon inconscient qu’ils gère le fait que tout se passe bien au niveau de mes cheville, car elles sont un peu fragiles j’ai fait trop de volley je suis tombé trop sur les pieds des gens ! C’est un truc que je fais systématiquement en début de journée.

Gaël : ça me fait penser un accompagnement que j’ai fait pour préparer des sessions de tir. L’objectif était d’ancrer les positions des mains et des doigts pour tirer correctement et précisément. On a fait le même type de travail, en demandant à l’inconscient de faire attention à la position précise des mains et des doigts. Les résultats sont extrêmement intéressants, c’est très efficace de programmer son inconscient pour avoir une certaine posture, certains gestes,  bouger d’une certaine manière… C’est quelque chose auquel on ne pense pas forcément en tant que sportif alors que ça ça fonctionne très bien !

Thomas : Pour revenir à la notion dissociation dont tu parlais tout à l’heure il y a deux types de dissociation. Il y a la dissociation que tu as effectivement expérimentée : tu es en train de courir et en même temps tu es ailleurs.  Ton corps fait quelque chose et ton esprit fait autre chose. Et puis il y a la dissociation où tu sors de la première personne pour te regarder faire : tu te regardes courir tout en restant dans le moment présent. Ton cerveau reste sur ce qui se passe sauf que toi tu te regardes courir, ce qui te permets de prendre de la distance sur les sensations et le kinesthésique. Tu prends de la distances ur la douleur physique et te concentres plus sur le visuel et l’auditif. Tu le fais peut-être déjà de manière naturelle ?

Cédric : Oui alors pour tout dire je le fais effectivement de me regarder courir mais c’est souvent dans une posture assez négative. Je ne l’ai pas spécialement travaillé et quand ça m’arrive c’est plutôt dans les moments négatifs, par exemple quand je sens que je n’arrive pas, que je commence à me faire dépassé. J’ai l’impression que le décors n’avance pas que je ne cours pas vite, je suis très lent j’ai l’impression d’être complètement courbé… C’est paramétré négativement chez moi !

Thomas : Oui je vois. Dans la manière dont je l’expliquais, tu restes branché sur le rythme réel. Tu te fais dépasser, le décors va lentement… C’est peut-être la réalité et tu n’es pas obligé de transformer cette réalité à ce moment là ! Pour moi cette expérience de sortir de soi et de se regarder c’est surtout finalement prendre de la distance sur ses sensations quand il y a douleur par exemple.

C’est aussi c’est la position de coach de toi même, où tu peux te donner des conseils !

Cédric : C’est vrai c’est très pertinent, je peux me dire que je dois me relever, relever les épaules vers le haut…

Gaël : C’est très clair ça fait déjà beaucoup beaucoup de sujets, de pistes de réflexion de d’outils de travail possibles ! merci beaucoup Thomas ! Est ce que tu vois des parallèles entre la préparation sportive et d’autres domaines de coaching ou d’accompagnement ?

Thomas : Evidemment pour moi c’est complètement parallèle avec les étudiants notamment qui sont en examen et concours. J’accompagne des jeunes qui sont en prépa médecine (PACES), ce sont des sportifs de haut niveau à leur façon ! Ils bossent 14 heures par jour c’est un truc de dingue ! Je travaille beaucoup la liaison corps-esprit notamment. L’un et l’autre sont complètement liés et l’un et l’autre doivent se respecter. S’il y en a un qui prend complètement le pouvoir, il empêche l’autre de fonctionner.

Par exemple si le corps a besoin de dormir et que l’esprit l’en a empêché parce que ça cogitait, le corps va se venger dans la journée et du coup tout le monde sera perdant ! Alors que si on met de la cohésion entre ses parties – par exemple sur le modèle des parties en PNL mais aussi avec les “états du moi” – , à ce moment là on peut dire “vous devez collaborer”. Le travail sur les parties, je le fais beaucoup avec les étudiants et je pense que pour les sportifs aussi ce serait super intéressant.

Gaël : En synthèse, il y a de toute façon à la base d’hygiène de vie, le lien corps-esprit : avoir un équilibre de vie qui permettent au corps et à l’esprit de fonctionner ensemble correctement. Là-dessus, on n’en a pas tellement parlé mais le travail sur les “parties” de soi est intéressant : identifier lorsque nous avons des conflits intérieurs, identifier ce  qu’il y a derrière – les besoins, et les objectifs de chaque partie. Puis  il y a tous les outils dont nous avons parlé pour construire un socle solide : la motivation grâce à la construction d’objectifs solides et ancrés à tous les niveaux de la pyramide de dilts , la concentration en travaillant notamment sur la ligne du temps, la gestion de l’effort et de la douleur etc.

C’est valable à la fois dans le sport mais dans les études, et lorsqu’on a des on a des enjeux à relever : préparation d’examens,  musique, métiers où il y a des échéances importantes…

Merci beaucoup encore une fois !

Thomas : merci à toi c’est une chouette expérience !

 

Merci d’avoir lu cette interview et cet échange avec Thomas Rolin. Un grand merci à Thomas encore une fois pour s’être prêté au jeu. Nous avons pris beaucoup de plaisir à réaliser cette interview avec Cédric et espérons que vous en avez pris tout autant à la lire.

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