Savez-vous qu’il existe plusieurs types de mémoire ? Aujourd’hui, je vous propose de nous pencher sur la mémoire court terme. On s’intéressera à son fonctionnement, et au lien entre mémoire à court terme et mémoire à long terme.
La mémoire à court terme est celle que nous utilisons tous pour nous rappeler d’une information dans un délai court. Elle est par nature limitée. Par exemple, la durée moyenne de la rétention d’une information dans la mémoire à court terme est de 30 secondes. Le nombre d’éléments que nous pouvons « stocker » simultanément est également limité : il est de 7 éléments +/- 2. C’est ce qu’on appelle l’empan mnésique.
Sommaire
Mécanisme de la mémoire à court terme
Selon le modèle de Atkinson-Shiffrin (1968), elle est composée de plusieurs éléments :
Sa première composante est la mémoire sensorielle. Encore plus brève que la mémoire à court terme, sa durée de rétention varie entre une centaine de millisecondes et 2 secondes. Néanmoins, elle permet de garder fidèlement une information récoltée par l’un de nos sens (odorat, ouïe, vue, toucher). La mémoire sensorielle est très sollicitée mais il est difficile d’accéder à ses informations, à cause particulièrement du délai de rétention très court.
Si l’information est sélectionnée, elle passe dans la mémoire à court terme. Comme vu plus haut, la durée de rétention de l’information est de 30 secondes. Si elle est utilisée, elle pourra être répétée pour la garder plus longtemps en mémoire. C’est le rôle de la mémoire de travail que vous découvrirez dans un prochain article .
Enfin, quand l’information est utile et répétée, elle peut être transférée dans la mémoire à long terme. L’information est alors conservée très longtemps.
Le saviez-vous ?
Sperling et al ont voulu prouver l’existence de la mémoire sensorielle. Pour cela, ils ont mis au point une expérience qui consiste à placer un individu devant une matrice de 3 X 3 lettres. L’image est diffusée pendant 1/20 de secondes. L’objectif est que l’individu retrouve les 9 lettres. Les résultats des sujets étaient d’environ 4 à 5 lettres retrouvées.
Plusieurs causes sont possibles à ce stade. En effet, il est possible que les sujets n’aient pas eu le temps de voir toutes les lettres et il est autant possible qu’ils n’aient pas réussi à tout mémoriser.
L’expérience devient plus intéressante quand les chercheurs décident d’ajouter un élément. Juste après la disparition de l’image, les chercheurs diffusent un son appelé stimuli qui peut avoir plusieurs tonalités. Chaque tonalité représente une ligne de la matrice. La tonalité haute désigne la ligne de haut, la tonalité moyenne, la ligne du milieu etc…
L’individu a pour objectif de retranscrire la ligne énoncée par le son. Les résultats de cette nouvelle expérience montrent que les sujets donnent systématiquement la bonne réponse.
Cela prouve effectivement qu’il y a bien une mémoire sensorielle car une fois que la matrice est encodée, elle reste dans l’espace visuelle quelques secondes. C’est le stimuli qui va indiquer où l’attention du sujet doit se porter.
La conclusion de cette étude montre que lorsque l’on a un stimuli visuel, il persiste quelques secondes après sa disparition.
Différences entre la mémoire à court terme et la mémoire à long terme.
La mémoire à court terme diffère de la mémoire à long terme sur plusieurs points. Le premier concerne sa capacité à mémoriser une information. En effet, elle est limitée dans le temps de rétention et dans sa capacité de mémorisation. Au contraire de la mémoire à long terme qui est décrite comme une mémoire quasi-illimitée. Et la différence ne s’arrête pas là.
L’effet de récence et l’effet de primauté.
L’effet de récence désigne la facilité à rappeler les derniers éléments d’une liste de stimuli. Alors que l’effet de primauté exprime la facilité à rappeler les premiers éléments d’une liste de stimuli.
Pour montrer ces effets, les scientifiques ont mis au point une expérience. Elle consiste à apprendre une liste de mots à un sujet et de lui demander de rappeler cette liste. Les scientifiques ont pu démontrer l’existence de l’effet de récence et de primauté lorsque l’on demande au sujet de répéter les mots directement après le travail de mémorisation. A l’inverse, ils l’effet de récence disparaît si le sujet attend 30 secondes avant de restituer la liste de mots.
Les chercheurs ont conclu que l’effet de récence était lié à la mémoire à court terme. De plus, l’effet de primauté est intact car l’information est déjà encodée dans la mémoire à court terme puis à long terme. Cela montre que l’effet de primauté est lié à la mémoire à long terme.
Ce qu’il faut retenir de la mémoire à court terme :
- La mémoire à court terme a une capacité limitée. Son empan mnésique est de 7 +/- 2 éléments. Sa durée est d’environ 30 secondes.
- Les informations mémorisées passent de la mémoire sensorielle à la mémoire à court terme, puis éventuellement à la mémoire à long terme
- Il est donc intéressant d’apprendre à focaliser son attention sur un nombre limité d’éléments à la fois pour améliorer l’efficacité de la mémorisation : c’est pourquoi les moyens mnémotechniques sont efficaces, de même que des outils de mémorisation avancés comme le Palais Mental
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