Aujourd’hui, j’ai souhaité vous partager une expérience plus personnelle sur l’hypnose et la manière dont elle m’a moi-même aidé dans mon cheminement personnel.
En effet, pour accompagner pleinement, avec empathie, éthique et efficacité mes clients , il m’est essentiel d’être moi-même accompagné pour traiter mes propres questionnements et limitations, et avancer avec sérénité et confiance dans ma vie.
L’hypnose – et le coaching – ne font à mon sens pas partie de ces disciplines que l’on peut expliquer sans pratiquer, que l’on peut exercer sans les vivre soi-même.
Il y a donc un certain temps de cela, je dus faire face à un traumatisme, l’une de ces expériences qui, semblables à un deuil, vous enserrent et vous enferment. Déjà initié à l’hypnose, la PNL et autres théories et techniques de développement personnel, cela n’en rendit pas moins difficile l’épreuve. Je me retrouvai dans cet état de stupeur que l’on peut avoir lorsqu’une vague d’émotion trop forte nous frappe. Figé pour un temps… mais avec cette conviction qu’après les vagues, aussi nombreuses soient-elles, le calme reviendrait. Paradoxe d’être en quelque sorte tétanisé, en sachant que le mouvement reviendrait sans savoir vraiment comment se libérer. Ma grande force dans cette épreuve fut – tout en étant certain que j’allais vers un mieux être – que je savais que je ne pourrais m’en sortir seul, et que c’est parfois faire preuve de davantage de force que de demander de l’aide. Et, comment ne pas le faire lorsque c’est ce que l’on conseille une bonne partie de la journée ?
J’allai donc voir une hypnothérapeute dont j’adhérais à l’approche et aux valeurs. J’allai la voir dans cet état d’urgence, de détresse presque, alors que le traumatisme venait de se produire. Avec une demande simple : trouver des moments de répit, de respiration, de sérénité et de bien-être. Car, si la guérison d’un traumatisme prend du temps et que l’hypnose, comme toute approche de soin, ne peut pas tout, elle a en revanche ceci de magique qu’elle permet de nous reconfigurer, en nous appuyant sur la puissance de notre imagination d’une part, sur la richesse de notre vécu et de notre expérience de l’autre.
Conscient des possibilités – et des limites – de l’hypnose, je demandai donc à mon hypnothérapeute de m’aider à rebâtir une “assise” de sérénité, de bien-être, pour traverser cette période de déchirure en ayant la capacité d’accueillir et d’accepter les émotions intenses et instables qui l’accompagnaient.
Et concrètement, comment avons-nous procédé ? Il ne s’agit bien sûr pas de chercher à supprimer ou nier la situation pénible traversée, ou encore de vouloir vivre un bonheur intense, impossible dans ces circonstances, mais plutôt d’accéder à une sensation d’apaisement, de calme intérieur et de l’ancrer, de la rendre facilement “accessible”. L’enjeu est alors d’accompagner la personne – moi en l’occurrence – depuis son état présent, douloureux, vers un autre endroit, où l’on va pouvoir installer un état autre, des émotions et des sensations différentes. C’est tout l’intérêt de l’hypnose. Cette “transition”, c’est ce qu’on appelle dans un premier temps l’induction, la “passerelle” entre l’état de conscience “normal”, “ordinaire” et l’état d’hypnose. Il en existe de multiples, vous en connaissez déjà un certain nombre si vous lisez régulièrement Changer Aujourd’hui. Une manière élégante de le faire et de conter une histoire, qui amène progressivement à se projeter complètement ailleurs, comme lorsque vous êtes complètement absorbé dans un livre… sauf que vous en êtes ici le personnage principal ! Puis une fois que le décor est posé, que vous êtes complètement plongé dans la scène et que vous la vivez totalement, par tous vos sens, on peut installer le changement. Ici, l’hypnothérapeute m’accompagna vers le “lieu secure” imaginaire que j’avais déjà construit depuis plusieurs années. Qu’est-ce c’est ? Un lieu imaginaire – ou inspiré d’un lieu réel, que l’on a pris le temps de se représenter précisément, et dans lequel on se promène régulièrement en imagination, tout en l’ayant associé à des sensations de bien-être, de détente, de sérénité ou encore de confiance. Vous vous demandez sûrement à quoi cela peut ressembler ? Pour certains cela sera leur canapé, leur lit ou leur chambre, pour d’autre encore une plage, une clairière, un paysage de montagne… Le mien est vaste, constitué d’une falaise, d’où jaillit une cascade formant une petite étendue d’eau, source d’une rivière qui serpente à travers un champ (pour en savoir plus sur le lieu secure, vous pouvez lire cet article).
Une fois bien installé dans mon lieu secure, mon accompagnatrice d’un jour m’aida à renforcer, amplifier et stabiliser les sensations de détente, de sérénité, de “force intérieur”, grâce à l’état d’hypnose et la capacité qu’il nous donne d’accéder à des ressources d’habitude verrouillées, auxquelles on ne pense pas, ou du moins auxquelles on ne pense pas pouvoir accéder.
C’est donc équipé de cette sérénité renforcée que je terminai cette séance, doublement satisfait d’avoir vécu un profond moment de calme dans cette période tourmentée et de savoir que je pourrai accéder à cette détente intérieure lorsque j’en aurais besoin dans les moments difficiles à venir. Renforcé également dans ma conviction que pour aider efficacement, il faut connaître ses propres limites, et accepter soi-même d’être aidé.
Je pris alors le temps de traverser ce traumatisme, de le vivre sans m’effondrer, dans un équilibre un temps ténu mais source d’une (re)construction profonde et heureuse.
Cette séance m’accompagne encore aujourd’hui, j’y reviens parfois tant j’en conserve une sensation paisible. C’est l’une des plus belles ressources que j’ai à disposition, notamment lorsque j’accompagne des personnes aux vécus et situations complexes, difficiles et douloureux, afin de pouvoir leur proposer à eux également un espace de respiration, une assise sur la quelle se (re)construire.
C’est pourquoi je suis convaincu de l’hypnose, de sa richesse et de son intérêt, pour les autres, comme pour moi-même.