Nous sommes d’une certaine manière confrontés à des défis tous les jours, et dans tous les domaines de notre vie : notre vie professionnelle, nos activités de loisirs (sport, musique, art..) et notre vie personnelle (débat amical, vie de famille, séduction…).

En effet, chaque expérience, chaque action que nous réalisons peut être envisagée comme la mise en œuvre de certaines ressources (savoir-faire, technique, connaissance…) en réponse à une situation ou une demande.

Plus exactement, comme le définissent Christian Target et Ingrid Petitjean, pour chaque choix que nous faisons, nous analysons – consciemment ou non – l’exigence de la situation et la mettons en balance avec les ressources que nous pensons pouvoir mobiliser.

On estimera par exemple que l’on est en mesure de candidater pour tel poste parce que nous avons les compétences pour l’assumer, ou que l’on pourra se présenter à telle compétition parce qu’on a le niveau technique et physique pour participer – voire gagner !

Sommaire

Les trois types de défis

Vous le pressentez sûrement à l’aune de ces premières définitions, l’appréciation d’un défi est très largement subjective. Si nos ressources – mentales, physiques, techniques ont une base objective, l’évaluation que nous en faisons peut être elle très largement subjective. De la même manière, l’appréciation que nous faisons de l’enjeu de la situation comporte également une dimension subjective importantes. Ainsi, lorsque nous abordons une “situation à enjeu”, il peut être intéressant de se pencher sur nos représentations et de s’assurer de leur cohérence et leur pertinence. En effet, des représentations infondées – en sous-estimant par trop ses compétences ou au contraire en les surestimant largement, ou encore en ayant une évaluation faussée de son adversaire, ou des attendus d’un poste – peuvent entrainer une sous-performance importante.

Au fait, un enjeu, qu’est-ce que c’est ? Wikipédia définit un enjeu est quelque chose que l’on risque dans une compétition, une activité économique ou une situation vis-à-vis d’un aléa. C’est donc ce que l’on peut gagner ou perdre en faisant quelque chose (ou en ne le faisant pas)

Il en ressort trois types de défis :

  • Des défis équilibrés, lorsque nous estimons avoir des ressources égales aux exigences de la situation
  • Des défis déséquilibrés, lorsque nous estimons avoir des ressources supérieures aux exigences de la situation
  • Des défis déséquilibrés également lorsque nous estimons nos ressources inférieures ou insuffisantes pour faire aux exigences de la situation
Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   Entrer en État d'Hypnose⎪Je Vous Explique Comment Faire

Ces différents types de défis peuvent être représentés sur le schéma ci-dessous – on notera que le niveau d’enjeu d’un défi est variable et très largement subjectif car dépendant des ressources, mais aussi du vécu et des croyances de chacun.

 

Ainsi, lorsque le défi est équilibré, nous sommes à même de performer. Nous pouvons même atteindre cet état de flow tant convoité que nous vous avons décrit ici.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que les psychologues ne sont pas tout à fait d’accord sur ce que nécessite l’état de Flow. Pour le théoricien du Flow Csikszentmihalyi, atteindre le “Flow” nécessite que l’on perçoive la situation comme supérieur à celui de nos ressources – afin d’atteindre un niveau de stress optimal, tandis que d’autres psychologues comme Weinberg et Gould affirment qu’il “existe une adéquation et un équilibre parfaits entre les exigences de la situation et le potentiel mis en œuvre à ce moment par l’athlète”. Dans tous les cas, il est important de rappeler que le niveau de performance atteint par le sportif – ou le professionnel – dépend de son entraînement et ne peut dépasser ses capacités techniques !

Revenons au défi, et présentons le “profil d’aptitude au défi” formalisé par la méthode Target.

Le profil d’aptitude au défi

Christian Target et Ingrid Petitjean – créateurs de la méthode Target – ont formalisé un outil extrêmement utile, efficace et simple à comprendre et à utiliser : le profil d’aptitude au défi. Il peut être utilisé à différents niveaux :

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   Booster sa Concentration & Motivation⎪Mes 3 Conseils

Son objectif est double : vous permettre de rester dans la zone de performance et flow si vous en êtes habitués – et félicitations dans ce cas ! Ou vous permettre d’atteindre cette zone en corrigeant les déséquilibres.

Le profil d’aptitude au défi définit 5 zones en fonction de l’équilibre enjeu / ressources – Je vous encourage d’ailleurs à la lecture de cet article à vous construire votre propre profil d’aptitude en fonction de vos enjeux actuels !

Les cinq zones du profil d’aptitude au défi

La première zone est la zone de panique. Elle est synonyme de stress de surpression. La situation est perçue comme catastrophique, les ressources très largement insuffisantes ou non mobilisable. L’état de stress majeur ne permet pas de réfléchir correctement et de mobiliser les ressources adaptées quand bien même elles seraient présentes.

La seconde zone est la zone de défi. C’est la zone de la prise de risque et de la motivation. Cela peut être le cas lorsque l’enjeu est estimé à la limite des compétences, ou légèrement supérieur mais atteignables, par exemple lorsque dans une compétition de tennis, vous avez perdu les deux premiers sets mais que le match se joue en trois sets.  La remobilisation des ressources mentales (gestion de l’énergie, des émotions, concentration…) peut alors permettre d’adresser le défi en cours ou à venir avec motivation et engagement !

La troisième zone est la zone ciblée, celle de la performance et de la fluidité. C’est celle de l’engagement, de la fluidité et de la confiance. Pour en savoir plus sur l’état de flow, nous vous conseillons de lire cet article.

La quatrième zone est celle de la maîtrise. C’est celle de la compétence et de la sécurité. Elle correspond en quelque sorte à une zone de repli, une zone de confiance où l’on se sent en maîtrise de son sujet, que ce soit l’animation d’une réunion, la présentation d’un dossier, ou une performance sportive individuelle – un match de tennis où l’on domine les échanges – ou collective – un match de rugby que l’on mène largement.  Cette zone est intéressante, mais également dangereuse, car si l’on y reste trop l’on peut risquer l’endormissement, la routine. En témoignent ce commercial qui a préparé de manière automatique et routinière la réponse à cet appel d’offres important – pour finalement être complètement dépositionné ; ou ces sportifs qui perdent contre bien moins fort qu’eux tant ils étaient certains de l’emporter si bien qu’ils n’ont pas réussi à mobiliser leurs ressources.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   Je boxe mieux grâce à la préparation mentale

Enfin, la dernière zone est celle de la routine et de la sous-pression. Elle est souvent voire systématiquement synonyme de perte de motivation, soit parce qu’elle était absente dès le départ, soit parce qu’elle a diminué en cours de route, par exemple suite à une erreur majeure.

Le profil d’aptitude au défi idéal

Il est évident que nous ne sommes pas figés dans une zone. Nous naviguons d’une zone à l’autre au gré de nos évolutions personnelles, professionnelles et sportives, des apprentissages que nous réalisons et des états dans lesquels nous nous trouvons – émotions, énergie, estime de soi, motivation…

C’est pourquoi l’enjeu n’est pas d’être à 100% dans la performance, mais plutôt d’avoir un profil équilibré qui nous permet d’atteindre la performance, de progresser et de nous développer. Le profil d’aptitude au défi correspond ainsi en quelque sorte au temps que nous passons dans chacune de ces zones. Cette répartition peut être réalisée de manière intuitive, ou de manière plus structurée avec les outils – payants de la méthode Target.

Un Profil d’aptitude équilibré et efficace répond d’après Christian Target aux critères suivants :

  • Une zone de performance puissante, aux alentours de 30 à 35%
  • Une zone de défi également bien représentée, à 30-35% environ. Elle permet à l’athlète – ou au professionnel de se challenger régulièrement et de progresser
  • Une zone de maîtrise solide aux alentours de 20%, permettant de soutenir le couple performance/défi
  • Enfin, peu de temps dans les zones de panique et de routines, ces zones “vicieuses” : moins de 15%

A présent que vous connaissez toutes les caractéristiques du profil d’aptitude au défi, c’est à vous de jouer ! Construisez votre propre profil et identifiez vos axes d’amélioration, pour mettre en œuvre les solutions adaptées… que vous pourrez découvrir sur ce blog !

 

Si vous avez aimé l'article, vous êtes libre de le partager :)