Je souhaite aider chacun à être plus épanoui au travail. C’est avec cette intention que j’ai créé mon blog LesNouveauxTravailleurs.fr. Parmi les sources de mal-être au travail que j’ai pu observer : les émotions.

D’un côté, travailler avec d’autres personnes -qu’il s’agisse de nos collègues, prestataires, ou clients- peut générer des émotions négatives en nous. On n’aime pas comment un tel nous traite, on est énervé par un tel qui se vante sans arrêt, on est agacé par un tel qui a des méthodes de travail peu rigoureuses…

D’un autre côté, on peut se sentir envahis par les émotions des autres. On ne supporte pas les crises de nerfs de son boss, on en a assez d’entendre son collègue se plaindre sans arrêt qu’il a trop de travail, ça nous démange d’envoyer bouler celui qui nous a très subtilement montré sa rancoeur par une petite pique dans son email.

Devrait-on supprimer et interdire les émotions au travail pour aller mieux ? Surtout pas ! Les émotions sont le propre de l’être humain. C’est une des choses qui nous différencient des machines. Mais nous avons encore du mal à les comprendre et donc à les gérer.

Dans cet article, je vous propose d’apprendre à prendre du recul vis-à-vis de vos émotions, à comprendre ce qu’elles vous disent et vos besoins profonds qu’elles dissimulent.

Sommaire

Comprendre le rôle des émotions

Il existe quatre grandes émotions, réparties en deux catégories : négatives et positives.

Les émotions négatives ont toutes pour but de nous faire agir pour retourner vers l’émotion positive : la joie.

Chaque émotion a son propre rôle et intervient selon la situation.

Les émotions sont donc un mécanisme de défense dont l’unique but est de nous rendre heureux.

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La plupart du temps, nous avons tendance à subir nos émotions. En ressentant de la colère, on va monter le ton, dire des choses virulentes (que l’on regrettera peut-être après), “s’emporter”. C’est une réaction naturelle que l’on ne maîtrise souvent pas.

Or, en comprenant à quoi sert chaque émotion, on peut prendre du recul lorsqu’on la ressent et rationaliser ce qui est en train de se passer plutôt que de subir la situation.

Pour améliorer ses relations au travail et sa gestion des émotions, la première étape consiste à identifier quelle émotion on est en train de ressentir. S’agit-il de colère, peur ou tristesse ?

Si l’on n’est pas sûr, on peut partir d’une émotion plus précise et remonter jusqu’à la “grande” émotion. Voici un nuancier d’émotions pour chacune des trois grandes émotions négatives.

Cette prise de recul est déjà un grand pas en avant. Prendre conscience que l’on est en train de ressentir une émotion permet de l’analyser et de s’en détacher.

La vidéo “Les émotions” de la chaîne Youtube “Et tout le monde s’en fout” résume bien le rôle des émotions selon moi :

 

Identifier le besoin qui se cache derrière l’émotion

Comme nous venons de le voir, chaque émotion cache en réalité un besoin. Celui de faire respecter ses valeurs (colère), de se protéger d’un danger (peur), ou de se reconstruire (tristesse). Après avoir pris conscience de l’émotion que l’on ressent, la deuxième étape consiste à l’analyser : quel besoin se cache derrière cette émotion ?

Identifier son besoin

Tout au long de sa vie, l’être humain éprouve des besoins et cherche à les combler. En 1947, l’infirmière-chercheuse américaine Virginia Henderson a défini quatorze catégories de besoins fondamentaux. Comme c’était dans un contexte infirmier, certaines catégories sont plus précises. Pour le monde du travail de manière plus globale, on peut en rassembler certains et obtenir le nuancier de sous-besoins ci-dessous.

Lorsque vous ressentez une émotion négative, demandez-vous lequel des besoins ci-dessus n’a pas été satisfait. Si vous êtes en colère et que vous avez une valeur forte de liberté, il se peut que votre colère vienne du fait que l’on ne vous laisse pas assez de libre arbitre dans vos décisions au travail, et vous vous en sentez enfantilisé.

Si vous avez peur et que l’harmonie (sécurité) est importante pour vous, peut-être que les reproches quotidiens de votre manager vous laissent penser que vos actes nuisent à la bonne relation avec lui.

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Enfin, si vous êtes triste parce qu’on vous a refusé une formation en interne et que l’opportunité d’évoluer dans votre entreprise (apprentissage/accomplissement) est important pour vous, il se peut que votre cerveau ait compris que vous n’obtiendriez pas ce que vous vouliez. Il est temps de penser au renouveau. Vous pouvez essayer de trouver un autre moyen d’évoluer, faire une demande pour une autre formation, ou bien changer d’entreprise.

Trouver le besoin qui se cache derrière l’émotion permet de comprendre ce qui est réellement important pour nous. Cela nous met sur la voie de ce qu’il nous faut faire pour calmer notre émotion négative et revenir vers une émotion positive de joie.

Ne pas confondre “élément déclencheur” et “besoin”

Dans cette analyse, on peut se méprendre en confondant “‘élément déclencheur” et “besoin”. L’élément déclencheur est la situation qui déclenche l’émotion négative. Le besoin est la raison profonde pour laquelle cette émotion sort. Selon nos besoins, une même situation peut déclencher l’émotion négative comme ne pas la déclencher.

Par exemple, imaginez que vous avez prévu un rendez-vous professionnel avec quelqu’un. Trente minutes avant l’heure du rendez-vous, la personne vous envoie un email pour vous dire qu’elle ne pourra finalement pas venir au rendez-vous, et vous propose de le reprogrammer.

Si ce rendez-vous était important pour vous, il y a de grandes chances que cet email vous mette en colère. Divers besoins peuvent se cacher derrière cette colère : vous aviez envie de faire une pause dans votre travail et de discuter avec quelqu’un ; vous aviez prévu de faire une course sur le trajet pour aller vers le lieu de rendez-vous ; on est le 30 avril et vous comptiez signer un contrat avec ce client avant la fin du mois…

En revanche, il se peut que cet email vous “arrange” pour diverses raisons : vous êtes fatigué et aviez la flemme de vous rendre jusqu’au lieu de rendez-vous ; vous n’avez pas fini ce que vous étiez en train de faire et vous souhaitiez à tout prix terminer avant la fin de la journée ; un ami que vous n’avez pas vu depuis longtemps et de passage uniquement aujourd’hui vous a proposé un déjeuner à la même heure et vous étiez triste de rater cette occasion.

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Dans le premier cas, l’annulation est un élément déclencheur de colère. Il réveille vos besoins sous-jacents liés au rendez-vous et entraîne une émotion négative.

Dans le second cas, l’annulation est un élément déclencheur de soulagement. Il réveille vos besoins sous-jacents liés au rendez-vous (différents de ceux du premier cas) et entraîne une émotion positive.

Lorsque vous essayez d’identifier vos besoins, voyez plus loin que la situation qui vient d’avoir lieu. Ne dressez pas la liste de toutes les raisons pour lesquelles vous trouvez que cette personne n’aurait pas dû annuler ce rendez-vous (c’est irrespectueux, impoli, il aurait pu m’appeler au lieu de m’envoyer un email, il aurait dû prévenir plus tôt…).

Recentrez-vous sur VOUS et demandez-vous pourquoi c’est l’émotion négative qui est ressortie cette fois-ci. Quelles étaient vos attentes vis-à-vis de ce rendez-vous ? Quel besoin profond se trouve insatisfait du fait de l’annulation du rendez-vous ?

 

Identifier son besoin dans le feu de l’action peut être très difficile. Pour commencer, il vaut mieux s’entraîner dans des situations qui ne sont pas “en direct” : un échange email (on a le temps de réfléchir à sa réponse) ; noter la situation dans un carnet et y réfléchir en rentrant chez soi, au calme. Petit à petit, à force d’entraînement, l’identification du besoin devient de plus en plus facile et on peut finir par réussir à le faire de façon spontanée. Mais ce ne sera pas le cas dès le début 🙂

Et après ?

Maintenant que vous savez quels sont vos besoins profonds qui se cachent derrière les situations qui vous titillent, il vous faudra apprendre à les exprimer sans heurter l’autre. C’est le principe de la Communication Non-Violente, une méthode inventée, testée et éprouvée par Marshall Rosenberg. Notamment via le livre “Les mots sont des fenêtres, ou bien ce sont des murs”.

Pour aller plus loin sur la gestion des émotions au travail, vous pouvez également vous renseigner sur “l’intelligence émotionnelle”.

Enfin, si vous souhaitez être plus épanouis au travail, rejoignez la communauté des Nouveaux Travailleurs, ceux qui se préoccupent de leur épanouissement au travail, en visitant mon blog LesNouveauxTravailleurs.fr, et en vous abonnant à la newsletter (en téléchargeant le guide) 🙂

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